Témoignages d’espoir

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Marla Delaney  

 
Marla - aidante
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Les proches aidants sont parfois pour eux-mêmes les pires ennemis qu’ils puissent avoir. Alors qu’elle s’occupait de son père en phase terminale, Marla Delaney ne s’était pas rendu compte à quel point elle était épuisée et dépassée par les évènements… jusqu’à ce que son frère l’oblige à quitter l’hôpital et à retourner chez elle. « Ce sont parfois les autres qui doivent vous protéger de vous-même », avoue-t-elle avec le recul.

Avant la maladie de son père, Marla avait enseigné pendant trois ans à l’étranger, à Hong Kong plus précisément. À l’été 2004, elle était retournée chez elle pour une visite. C’est pendant son séjour que son père a appris qu’il avait un cancer du pancréas. Marla a donc décidé de rester et d’en prendre soin.

Les parents de Marla avaient divorcé alors qu’elle avait sept ans et son père ne s’était jamais remarié. Marla, âgée à l’époque de 27 ans, ainsi que son frère Baron, 25 ans, sont donc devenus les principaux aidants de leur père. « Au début, nous avions l’impression d’être trop jeunes pour nous occuper de tout ça », évoque Marla. « Mais l’expérience nous a fait beaucoup mûrir. Cela nous a amenés à porter un regard différent sur la vie, malgré notre jeune âge. »

Comme le père de Marla ne souhaitait pas recevoir de soins à domicile, ce sont ses proches qui ont « emménagé » à l’hôpital. « Chaque jour nous allions le voir pour le nourrir et nous assurer que tout allait bien », raconte-t-elle. « Cela drainait toute notre énergie. Mais je n’aurais pas voulu que ça se passe autrement. »

« Cette expérience nous a aussi beaucoup rapprochés, mon frère et moi. Elle nous a permis de communiquer davantage. Nos liens sont devenus bien plus solides. »

Le seul regret de Marla est de n’avoir pas suffisamment pris soin d’elle-même durant cette période. « Lorsque mon père séjournait longtemps à l’hôpital, je devenais complètement “brûlée”. J’aurais vraiment dû faire plus attention à moi. J’avais engraissé, je ne faisais plus d’exercice », se souvient-elle. « S’occuper d’un proche est très accaparant, cela prend toute la place dans notre vie. Même lorsqu’on n’est pas avec la personne, on y pense constamment. »

Le père de Marla est décédé en 2007. Par la suite, elle a décidé de s’accorder un peu de temps pour refaire le plein d’énergie. Elle a voyagé en Europe et en Thaïlande puis est allée assister au mariage d’un ami en Australie. « Le fait de m’être occupée de mon père m’a aidée à apprécier davantage les plaisirs de la vie. Désormais, je ne tiens plus rien pour acquis. »

Son expérience lui a appris à la dure quelques leçons qu’elle tient à partager avec d’autres proches aidants. « Essayez de reconnaître vos limites. On doit prévoir du temps pour soi-même. Découvrez les ressources à votre portée dans la communauté pour vous aider à faire face à la situation… et assurez-vous d’avoir une personne à qui parler quand vous en avez besoin. »

Aujourd’hui, Marla s’efforce de prendre soin d’elle-même. « Je suis maintenant beaucoup plus stricte à propos de ma propre santé. Mon frère et moi essayons de mieux nous alimenter, de faire régulièrement de l’exercice et de passer nos examens annuels chez le médecin. Comme nous avons des antécédents familiaux de cancer colorectal (notre mère a heureusement survécu à la maladie), nous passons également des tests de dépistage. »

 

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